Dans notre bulletin de juin 2020, nous avions déjà souligné le lien qui existe entre santé et protection de l’environnement, aujourd’hui nous choisissons de publier le volet santé des « 20 propositions pour 2022, objectif monde vivable » que FNE (France Nature Environnement) a rédigé à l’aube des présidentielles aussi bien pour les candidats que pour les citoyens. (découvrir ici)
Évidemment, après deux années de pandémie mondiale, la santé est, avec l’environnement et le pouvoir d’achat, dans le trio de tête des préoccupations des Françaises et des Français en cette année électorale.
Cette pandémie a surtout montré de manière violente et éclatante le lien étroit entre préservation de l’environnement et santé humaine, entre santé humaine, libertés fondamentales et développement économique et social.
Au-delà de cette pandémie, se développent de manière moins spectaculaire mais plus profonde encore d’autres épidémies dont les liens avec les pollutions sont clairement établis. Cancers,maladies cardio-vasculaires, maladies pulmonaires, accidents vasculaires cérébraux, troubles neurologiques… : la pollution tue trois fois plus que le sida, la tuberculose et le paludisme réunis. Elle tue aussi quinze fois plus que toutes les guerres et autres formes de violence. En Europe, la pollution est la cause d’un décès sur huit.
Il faut agir par une véritable politique publique de prévention. Lutter contre la pollution, c’est lutter pour la santé. Lutter contre la pollution, c’est lutter pour le maintien de la biodiversité.Lutter contre la pollution, c’est lutter pour le progrès économique et social, le coût de l’inaction étant incomparablement plus élevé que le coût de l’action.
Nous devons viser le « Zéro Pollution » à l’horizon 2050. Et le travail commence maintenant pour chacun de nous.
Proposition 18. Faire voter une loi « Une seule santé »
Pourquoi ?
Parce que nos modes de vie, fondés sur la surexploitation des ressources naturelles et une fuite en avant dans l’utilisation des polluants chimiques, mettent à mal notre santé à nous, les humains, mais aussi celle de la Nature et des autres espèces animales. Si le niveau de vie global de nos sociétés a augmenté, et si l’espérance de vie n’a jamais été aussi élevée, nous vivons dans une réalité en trompe-l’œil.
En accédant à un confort sans limite, nous nous nous empoisonnons et nous participons à la destruction de notre environnement au sens large. Et ce faisant, nos systèmes de santé sont essentiellement curatifs et de plus en plus coûteux.
Comment ?
En inversant complètement notre rapport à la santé : nous devons passer d’un système de santé curatif à un système préventif et intégrer que la santé des écosystèmes et celle des humains sont indissociables.
La Charte de l’environnement, inscrite dans le bloc de constitutionnalité français depuis 2005,stipule le droit de chaque individu à « vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». Il est temps de tenir cette belle promesse en intégrant toutes les santés dans le droit, ce qui permettra notamment de faire porter une responsabilité à ceux qui y contreviendraient et de donner des outils pour agir aux élus locaux.