« rien ne doit changer, faisons comme s’il ne s’était rien passé »

 

 

À La Tranche-sur-Mer, la dernière assemblée générale de l’ADIPCR (Association de défense des intérêts des propriétaires de la Crevasse du Rocher) a donné lieu à des discussions liées aux conséquences du PPRL, révélatrices des ajustements sociaux en matière de risque : il ne s’agit plus de se prémunir contre le risque et ses conséquences, il s’agit de se prémunir contre les dépréciations financières des propriétés privées.

Le sujet n’est pas nouveau puisqu’il était déjà posé en post-Xynthia par le député Jean-Louis Léonard¹. Mais ce déni, encouragé dans le cas présent par les élus (la municipalité soutient l’ADIPCR dans cette action de contestation), 6 ans après Xynthia (et 2 ans après l’hiver tempétueux d’un effet comparable sur le littoral), est inquiétant : rien ne doit changer, faisons comme s’il ne s’était rien passé. À entretenir la société civile dans ses illusions, la relocalisation des populations sur des territoires plus sûrs, sur laquelle réfléchissent l’Etat et les scientifiques²,  risque de prendre bien du temps à se concrétiser en France. Il faut croire qu’il faut se faire aider pour faire des choix, et apprendre à réfléchir sur le coût des réparations, supporté par l’État (déclaration en catastrophe naturelle) et les assurances : un mix « hausse des impôts + hausse des primes », que nous déclarons vouloir éviter mais que nous encourageons malheureusement par ce type de comportement.

Pour compléter cette information, nous vous invitons à lire notre article « Prévention et culture du risque » rendant compte de la conférence de Johan Vincent -chercheur au Centre de recherches historiques de l’Ouest- sur le « Raz-de-marée sur la côte atlantique 1924, l’autre Xynthia » proposée par le CPNS le mardi 10 novembre 2015

 


¹Question posée à l’assemblée nationale par le député Jean-Louis Léonard – Lire la question et la réponse publiée au JO le 29/11/2011, cliquer ici

²Lire, par exemple, l’ouvrage de Charlotte Huteau:  « Déplacements post-Xynthia et place de la population, Le cas de la France » ou encore,  « Le droit à l’épreuve de la tempête Xynthia » de Vanessa Mulot.


Photo Jean BOUILLON prise à La Faute sur mer le lendemain de la tempête Xynthia: une brèche s’est ouverte dans la dune de la grande plage.

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