La vallée n’a fait l’objet de prospections naturalistes que très récemment. C’est seulement à partir de 2012 que la zone a été réellement « découverte » et que sa richesse biologique a été mise en évidence. La difficulté d’accès d’une bonne partie du site (embroussaillement…) est à l’origine de cette méconnaissance. L’intérêt biologique du site qui a d’ores et déjà été mis en évidence est majeur et a conduit à la description d’une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 (n°520030114), intégrée à la ZNIEFF 2 « Dunes, forêt, marais et coteaux du Pays d’Olonne » (n°52005766). 

 

« la vallée de la Crulière était un site méconnu des naturalistes jusqu’en 2012, date à laquelle il s’est révélé un espace d’intérêt majeur, à l’échelle régionale »

LPO & CPNS

Après plusieurs réunions et visites du site, nous avons posé le principe d’un partenariat avec la LPO (un article y a été consacré dans le bulletin du CPNS de l’année 2014) pour demander un arrêté préfectoral de Protection de Biotope (APPB) sur la vallée de la Crulière portant sur les onze hectares concernées par la présence du Ciste hérissé et  de quatre autres espèces végétales protégées (le Centaurée maritime, l’Orchis grenouille, l’Ornithope comprimé et la Romulée à petites fleurs).

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Considéré « éteint » sur le territoire des Pays de La loire et présent dans seulement quatre stations en France, la découverte de soixante-six pieds sur une lande de la vallée de la Crulière à Brem-sur-mer en 2012 constitue un espoir pour l’avenir de l’espèce dans notre pays. A l’échelle mondiale, le Ciste hérissé n’est présent en dehors de France qu’au Portugal et en Espagne (littoral, de Donana à Bilbao). Le Ciste hérissé est inscrit sur la liste des espèces nécessitant la désignation d’aires protégées pour assurer leur conservation (inscription sur la liste Stratégie de Création des Aires Protégées -SCAP- sous le synonyme de Cistes x laxus), liste réalisée par le Muséum national d’histoire naturelle.

 

Vendredi dernier le projet d’arrêté préfectoral de protection de Biotope a été présenté aux élus de Brem-sur-Mer. Nous vous reproduisons ci-dessous le compte-rendu de cette présentation paru dans le journal Ouest-France

 

 


Reproduction de l’article issu de l’édition de Vendée Littoral du dimanche 2 octobre 2016

La vallée de la Crulière, un site à protéger

Brem-sur-Mer. Méconnu des botanistes jusqu’en 2012, ce site s’est révélé être un site d’intérêt majeur au niveau régional. Explications.

Didier Desmots, représentant la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) de Vendée et le Comité pour la protection de la nature et des sites (CPNS), est venu présenter, vendredi, aux élus de Brem, le projet d’arrêté préfectoral de protection de Biotope (APPB) sur la vallée de la Crulière.

Six espèces protégées
Didier Desmots a expliqué aux élus, que la vallée de la Crulière était un site méconnu des naturalistes jusqu’en 2012, date à laquelle il s’est révélé un espace d’intérêt majeur, à l’échelle régionale.« C’est une vallée au relief marqué, qui présente des habitats naturels de qualité. Le tout abrite une diversité d’espèces patrimoniales remarquables, dont six espèces protégées. » Aujourd’hui, divers projets menacent ce site : projet routier, creusement de plans d’eau, mitage (parcelles à caravanes), dépôts sauvages (déchets verts et gravats), spéculation foncière, évolution vers l’enfrichement et le boisement…

Des découvertes naturalistes
Fin 2012, le conservatoire botanique national de Brest a informé le conseil départemental et le maire de Bremsur-Mer« de la présence d’espèces protégées et de la nécessité de leur prise en compte », précise Didier Desmots. En 2014, une mesure d’urgence pour la reconnaissance du patrimoine biologique, a délimité une zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique, pour protéger en particulier le Ciste hérissé qui est en voie de disparition. Quatre autres espèces végétales protégées sont concernées : le Centaurée maritime, l’Orchis grenouille, l’Ornithope comprimé et la Romulée à petites fleurs.

Première étape du travail
Le projet de nouvel arrêté préfectoral a donc pour objectif« d’assurer la pérennité effective du Ciste hérissé, aexpliqué Didier Desmots.Il n’est que la première étape d’un travail plus complexe à mettre en œuvre, permettant la restauration et la conservation de la richesse naturelle et paysagère de la vallée. »

Et la déviation du bourg ?
Quant à Christian Praud, le maire de la commune, il s’est aussi exprimé :« Je suis tout à fait responsable et je considère que tout le monde doit travailler ensemble pour la préservation de ce site. Nous continuons à être en discussion avec le Département pour réétudier la déviation du bourg qui devra, vraisemblablement, être à la charge de la commune. Nous espérons pouvoir avoir des aides des pouvoirs publics pour la réaliser. Pour ce faire, la commission de l’APPB ,a déjà accepté l’abandon d’une parcelle sur le site classé ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique),afin de pouvoir réaliser cette voie de contournement. Nous allons suivre ce dossier afin qu’il aboutisse après plus de vingt ans de discussions. »

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Article issu de l’édition de Vendée Littoral du dimanche 2 octobre 2016

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