« La meilleure réponse à l’accélération attendue de la hausse du niveau de la mer, tant du point d’un point de vue environnementale que financier, consiste à éloigner les aménagements du rivage… Il reste que l’opinion publique est, dans sa grande majorité, hostile à l’idée d’un recul face à la mer. Il appartient donc aux scientifiques d’agir pour convaincre les décideurs, en particulier ceux des collectivités locales, que, dans la conjoncture actuelle, vouloir se barricader partout n’est pas recommandable et qu’il convient d’ores et déjà de prévoir une stratégie de repli ».
Ces propos du géographe Roland Paskoff, datent de 2004, ils sont extraits d’un petit ouvrage intitulé « jusqu’où la mer va-t-elle monter ? » paru aux éditions Le Pommier
Le débat sur le PPRL du Pays de Monts (concernant Notre-Dame, St-Jean, Le Fenouiller, St-Hilaire, Brétignolles, St-Gilles) s’invite soudainement dans le paysage estival avec une réunion annoncée salle de la Baritaudière à SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ pour le jeudi 30 juillet. En effet, notre connaissance du calendrier du dossier faisait débuter la phase de concertation du public le 27 juillet pour prendre fin le 29 septembre 2015. Cette première phase de communication doit permettre au public de prendre connaissance du projet sur le site de la préfecture et d’émettre des observations sur les registres déposés dans les mairies ou bien par courriel. Une nouvelle consultation est prévue à l’automne 2015 après adaptation du projet aux remarques recueillies. Enfin, le dossier sera soumis à l’enquête publique, fin 2015-début 2016. Une seconde adaptation du PPRL est à nouveau programmée, juste avant l’arrêté d’approbation au premier trimestre 2016.
Accéder aux documents PPRL du Pays de Monts présentés sur le site de la préfecture de la Vendée,
Or il apparait qu’une réunion publique de présentation du PPRL du Pays de Monts a eu lieu lundi dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas fait l’objet d’une très grande publicité. Selon OUEST-FRANCE, François BLANCHET, le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, aurait demandé que « soit organisée une deuxième réunion sur notre secteur ». Quant au maire de Saint-Hilaire-de-Riez, il « regrette que la communication de l’État n’ait pas été à la hauteur. C’est dommage, il y avait seulement une cinquantaine de personnes »
C’est dans ce contexte qu’une
réunion publique est organisée
le 30 juillet 2015, à 18 h 30,
salle de la Baritaudière à Saint-Hilaire-de-Riez
Selon le site de la mairie de Saint-Hilaire-de-Riez , ce sera l’occasion pour la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et la ville de Saint-Hilaire-de-Riez d’exposer les projets envisagés sur les secteurs des Mouettes, des Becs et des Demoiselles, ainsi que le calendrier de réalisation.
Accéder à la communication de la Mairie de SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ,
Le choix d’une présentation des projets envisagés sur les secteurs des Mouettes, des Becs et des Demoiselles, ainsi que le calendrier de leur réalisation n’est pas anodin. C’est en effet sur ce trait de côte que le risque local d’érosion côtière est le plus avéré. En témoigne ce court reportage publié sur itélé « Côte atlantique : l’érosion met des logements en danger » au cours duquel Benoît GRAUX, président du CPNS et François BLANCHET évoquent le coût des travaux de protection contre les risques littoraux pour un effet tout relatif.
« Côte atlantique : l’érosion met des logements en danger«
Accéder au reportage publié sur itélé le 21 novembre 2014,
Quelle érosion pour nos côtes ? Constats et mesures de protection
L’érosion maritime est depuis longue date une préoccupation du CPNS qui s’en est fait l’écho soit par des articles publiés dans son bulletin annuel, soit en organisant des conférences débat sur ce thème. Une conférence reste particulièrement en mémoire. Il s’agit de la conférence donnée salle Marie de Beaucaire à SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE par le professeur Paul FATTAL le 18 janvier 2005 sous le titre « Quelle érosion pour nos côtes ? Constats et mesures de protection »
Le professeur Paul FATTAL est chercheur au CNRS et enseignant à l’université de NANTES. Devant plus de 200 personnes attentives, voire inquiètes, Paul FATTAL a mis en garde l’auditoire contre une urbanisation excessive du littoral:
« à terme,i l faudra sans doute envisager d’évaluer le recul du trait de côte à long terme, afin de se donner une marge supplémentaire avant d’implanter un nouvel habitat« .
Dix ans après son propos reste d’actualité et force est de constater que nos élus n’ont toujours pas pris toute la mesure des enjeux, réclamant récemment moins de contraintes en matière de protections diverses. Ainsi le conseil départemental a voté une motion contre le risque de vitrification du littoral qui à force d’empiler les règlements, empêche toute possibilité de développement économique, de création d’emplois…
Accéder à la communication du conseil départemental