La semaine pour les alternatives aux pesticides est traditionnellement l’occasion pour le CPNS d’organiser une action de sensibilisation.

Le 23 mars 2019 le CPNS a donc organisé une projection du film « Zéro phyto, 100%Bio » prétexte à débat sur d’une part l’absence d’utilisation de produits phytosanitaires dans les espaces verts des communes et d’autre part sur l’utilisation de produits bio dans les cantines scolaires. Afin d’enrichir le débat par des exemples concrets tirés de l’expérience locale, le CPNS avait convié les représentants du développement durable des communes de St Gilles Croix de Vie et de Saint Hilaire de Riez. Nous les remercions pour leur aimable présence.

« Zéro phyto »

Le film de Guillaume Bodin « Zéro phyto 100% Bio » prend en exemple plusieurs villes qui sont passées au « zéro phyto » en résolvant d’une part, le problème financier : qui dit « zéro phyto », dit plus d’heures de main d’œuvre pour arracher les adventices (herbes dites « mauvaises ») et d’autre part, le changement d’habitudes du personnel des espaces verts. La motivation des décideurs est primordiale pour passer outre les plaintes des habitants, les convaincre de changer de regard sur la nature en ville et les faire participer à ces changements.

Le problème financier est souvent résolu par une modification du type d’achats (espèces plus résistantes et nécessitant moins d’entretien).

Les exemples locaux du « zéro phyto »

A Saint Hilaire le « zéro phyto » a été mis en place en 2012, avec l’utilisation du désherbage à vapeur. Cette action a été ensuite complétée par l’élaboration d’un plan vert courant 2016. La représentante de la commune convient cependant que la sensibilisation était difficile à mettre en place  et cite en exemple l’échec du fleurissement des pieds de mur.

Avec un peu d’avance sur sa voisine, la commune de Saint Gilles Croix de Vie a mis en place le « zéro phyto » dès 2011. Cette ville bénéficie également d’un plan vert.

On relève des opérations « Sauvages des rues belles et rebelles » sur les deux communes ainsi que le développement des actions « Incroyables Comestibles » et « Fleurissement des pieds de mur ». Les habitants de certains quartiers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie se sont très bien appropriés ces expériences et entretiennent bénévolement les espaces publics devant chez eux. Le représentant de cette commune a profité de cette soirée pour rappeler qu’une plantation collective d’arbres fruitiers était prévue en ville et que l’inventaire des haies par les citoyens aidés de la L.P.O. était en cours dans le cadre d’un programme de sauvegarde de la biodiversité. Les membres du CPNS participent d’ailleurs très activement à ces actions¹.

Le Bio dans les cantines scolaires

Le film de Guillaume Bodin aborde un deuxième thème : certaines Municipalités sont passées à 100% de produits Bio dans les repas des cantines scolaires (surtout après la crise de la vache folle en 2000). Là aussi, il s’agissait de changer de méthodes d’approvisionnement et de former le personnel de la cantine.

La motivation des décideurs était la clé de la réussite. Même si les produits de base (légumes, viande, ..) sont un peu plus chers à l’achat, des économies sont réalisées sur les quantités (ingrédients plus nourrissants, volaille qui réduit moins à la cuisson, réduction du gâchis alimentaire : le pain n’est pas distribué systématiquement par exemple. De plus, en achetant localement on minimise le nombre d’intermédiaires. Ce sont les producteurs qui doivent se regrouper et s’organiser pour proposer une logistique d’approvisionnement adapté.

Les exemples du Bio dans les cantines scolaires de St-Gilles-Croix-de-Vie et St-Hilaire-de-Riez

Que ce soit à Saint Hilaire de Riez ou à Saint Gilles Croix de Vie, le bio dans les cantines n’est pas vraiment développé. On notera le manque de motivation des décideurs à Saint Hilaire de Riez où le pourcentage de Bio a même régressé par rapport à 2012 (20%). La commune annonce 35% Bio et local. L’échange permet de découvrir qu’il n’y a en fait que 15% de Bio. Il paraitrait donc plus correct d’annoncer 35% Bio + local. Pour la représentante de la commune de Saint-Hilaire-de-Riez cette situation trouve une explication dans le manque de producteurs Bio dans le Nord-Ouest Vendée; à cela nous répondons (Biocoop compris ) qu’en réalité l’offre existe sans problème mais que la difficulté réside plutôt sur l’adaptation des demandes à l’offre potentielle (rédaction des marchés publics non adaptée).

La commune de Saint Gilles Croix de Vie n’est pas plus vertueuse que sa voisine dans ce domaine puisque les cantines scolaires sont approvisionnées directement par le restaurant du collège public. Les cantines ne maîtrisent donc pas les achats. Actuellement le pourcentage de Bio servi dans les cantines de Saint-Gilles-Croix-de-Vie s’évalue à 11%. Selon le représentant de la commune des progrès pourraient être faits avec une cuisine scolaire indépendante. Il précise que ce projet est actuellement à l’étude par la municipalité. D’autre part durant l’échange, il nous a évoqué la proposition de goûters Bio pour les enfants du péri-scolaire, à la demande des parents. Ceux-ci choisissent ou non le recours à ces goûters Bio. Il a été relevé que si les confitures ou la pâte de cacao sont bien Bio, le pain quant à lui, ne l’est pas mais l’expérimentation ne demande qu’à s’améliorer.

En conclusion

Cette soirée fut riche en informations aussi bien délivrées par le film que par les représentants des deux communes qui se sont exprimés de façon claire sur les actions engagées. Nous les remercions encore une fois d’avoir enrichi le débat par leur présence et d’avoir joué le jeu de la transparence.

 


¹ Voir notre article Partager une vision de Saint-Gilles-Croix-de-Vie sous le prisme de la biodiversité

Nota : pour ceux qui n’étaient pas là, rappelons que le DVD devrait sortir dès le 2 avril prochain.

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