L’Agglomération du Pays de St Gilles représentée par Kathia Viel, maire de Saint Hilaire de Riez, a lancé officiellement son P.A.T. le 17 octobre 2022. L’objectif est de « relocaliser notre agriculture et notre alimentation et développer une alimentation durable ».
S’en est suivis plusieurs ateliers participatifs d’octobre à décembre 2022.

La présidente du CPNS en a suivi trois :
– Atelier 2 : Comment favoriser la création de valeur « durable » pour les acteurs de la production alimentaire du territoire,
– Atelier 3 : Comment l’agriculture et la pêche s’adapteront elles aux enjeux et aux attentes sociétales de demain ?
– Atelier 6 : Comment favoriser ou soutenir l’évolution des pratiques alimentaires des consommateurs : manger sain, lutter contre le gaspillage … ?

Les ateliers furent intéressants, nous permettant de côtoyer les différents acteurs (agriculteurs et éleveurs, circuit court, escale pêche, associations comme la CIAP (Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne), la LPO (Ligue de protection des oiseaux), Paysans de nature, administrations comme la chambre d’agriculture, …
Le cabinet d’études Agro solutions était à la manœuvre en coordination avec un agent de l’Agglomération spécialement recruté pour ce dossier. Des informations nous étaient transmises en début de chaque atelier en fonction de son thème.

Par exemple, nous retiendrons qu’au pays de St Gilles :
– 51% des exploitations élèvent des bovins (parmi celles-ci 14 ont abandonné la production de lait au profit de la production de viande,

– Il n’y a qu’1% de terres concernées par les fruits et légumes !
– 35% des exploitants ont plus de 55 ans et la transmission des terres est difficile. Il y a souvent regroupement des terres, ce qui ne favorise pas la diversification des productions et l’installation de petites structures pour des jeunes agriculteurs non nés de parents agriculteurs,
– C’est l’agriculture qui produit le plus de GES (Gaz à Effet de Serre) : en effet la production et l’utilisation de fertilisants représente 80% des rejets de GES !
– Pour la pêche, la sardine est l’espèce la plus pêchée (74% des prises en 2020). Il reste 30 bateaux actifs à Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Le CPNS est allé à ces ateliers avec ses idées depuis longtemps exprimées de circuit court, d’alternatives à l’utilisation de pesticides, de services environnementaux rendus par les exploitants et rémunérés (principe des MAEC (Mesures Agro Environnementales) proposé par le réseau Natura 2000 : il existe 3500 contrats actuellement au pays de St Gilles dont 41 spécialisés biodiversité)
Des solutions existent depuis longtemps, certaines sont passées plus ou moins dans les lois mais ont du mal à être appliquées par les exploitants de grandes surfaces agricoles : il faut les comprendre : le changement est toujours source de stress et de méfiance, de plus les Etats européens ne favorisent pas vraiment ces changements !
C’est sûr qu’il existe une différence de vue entre ces grands exploitants et les petits maraîchers qui eux produisent sur des petites surfaces (2ha max) avec diversification des productions et terres enrichies naturellement (principe de la permaculture ou du maraîchage sur sol vivant qui se démarque aussi de la production bio qui elle, permet encore l’utilisation d’engrais spécifiques).
Cette confrontation s’est hélas retrouvée lors des ateliers, certains exploitants campant sur leur position, par exemple lorsque le sujet du besoin en eau est ressorti prioritaire dans les discussions puisqu’un tiers des prélèvements d’eau l’est pour l’agriculture. Le labour des terres et l’utilisation d’engrais et de pesticides provoquent une désertification, les eaux de pluie ne s’infiltrent plus, c’est la triste conséquence des épisodes de sécheresse de cet été. De plus, la chaleur a provoqué une évaporation plus importante des eaux de stockage. Le CPNS a demandé de consacrer un temps d’étude à ce besoin en eau avec les acteurs concernés. A-t-il existé avant l’été 2023 ?
Par rapport à l’atelier 2, nous retiendrons l’idée émise de créer un « festival de l’alimentation » annuel sur un week-end où les consommateurs pourraient rencontrer plus facilement les producteurs locaux et les circuits courts avec l’organisation de visites des exploitations agricoles locales.
Par rapport à l’atelier 6, le CPNS était bien sûr porteur d’exemples de sensibilisation comme la disco soupe pour réduire le gaspillage alimentaire mais aussi à l’écoute des autres  propositions.

Un exemple de mise en place de distribution de légumes et de préparation de repas partagés pour des personnes isolées dans une petite ville de Bretagne a été présenté durant le festival alimenterre qui a lieu chaque année du 15 octobre au 30 novembre et auquel le CPNS participe. Cette idée pourrait être développée au pays de Saint Gilles afin de promouvoir à la fois l’alimentation santé, la production locale et le lien social.
Le débat sur l’alimentation santé et ses répercussions sur le climat n’est pas toujours facile à aborder avec le grand public alors que c’est un sujet qui devrait pourtant le toucher particulièrement. (Des outils existent actuellement comme la fresque Agri Alim ou le film « mission regénération » sorti en novembre 2022 qui s’interroge sur la fertilité des terres pour nourrir la planète.)

Nous sommes bien évidemment en attente des fiches actions qui seront créées à la suite de ces ateliers : prendront-elles en compte les idées et demandes formulées pendant ces ateliers ?

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