Ce 22 juillet, le conseil communautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a statué sur la poursuite du projet de construction du port de plaisance à Brétignolles-sur-Mer. Ce vote d’arrêt du projet (à 33 voix contre 14 pour) fait suite aux travaux du groupe de médiation mis en place par la Communauté de Communes.
Le CPNS se félicite bien sûr de cette décision « historique » dans la mesure où nous combattons ce projet depuis 2008.
Rappelons qu’en 2011, l’enquête publique avait conclu à un avis défavorable et pour nous, le projet était abandonné. A notre grande surprise en 2013, un nouveau projet était présenté par le Maire de Brétignolles sur Mer à l’époque, Christophe Chabot qui se trouvait être aussi le président de la Communauté de communes. Celui-ci en profitait en 2015 pour en faire un projet de la communauté de communes et non plus de la commune de Brétignolles sur Mer seulement en faisant voter les élus communautaires.
En lisant le dossier de l’enquête publique de 2018, le CPNS s’aperçoit que ce nouveau projet est quasi similaire à celui refusé en 2011, en tout cas qu’il concerne à peu près les mêmes emprises sur terre et sur mer et qu’il va détruire de façon irréversible le site remarquable de la Normandelière. Certes, les compensations environnementales ont été retravaillées mais les séquences Eviter et Réduire sont peu étudiées. D’autre part, le CPNS insiste sur le non respect de la loi littoral (disparition d’une coupure d’urbanisation importante) et la dangerosité du projet.
Lorsque les autorisations sont données par le préfet en juillet 2019, le CPNS en collaboration avec FNE Vendée et FNE Pays de Loire attaque en justice l’autorisation environnementale car le projet ne présente pas d’intérêt public majeur au sens du Code de l’environnement. Les recours n’étant pas suspensifs, les travaux commencent en septembre 2019. Deux manifestations de grande envergure sont organisées en octobre 2019, les associations environnementales demandent un moratoire. Elles essaient d’organiser une médiation mais le porteur du projet ne joue pas le jeu de la transparence.
En juillet 2020, François Blanchet candidat à la présidence de la communauté de communes propose un moratoire en attendant le résultat des recours. Il est élu.
En septembre 2020 : Le conseil communautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie crée un groupe de médiation sur le projet de port de plaisance.
De janvier à juin 2021, le groupe de médiation auquel le CPNS participe (notre administrateur Michel Chevalier, géologue nous représente) exécute un travail bien cadré par les 2 co-présidents, Vincent Pipaud adjoint développement durable à Saint Hilaire de Riez et Frédéric Fouquet maire actuel de Brétignolles sur Mer. Il s’agit par exemple de revenir sur des sujets techniques insuffisamment traités comme le creusement des bassins et du chenal, et les conditions d’accès des plaisanciers, ceci de manière factuelle en faisant appel à des professionnels expérimentés. Ces sujets mettaient en jeu la sécurité des personnes dès la construction de ce port. Nous nous félicitons de ce processus qui s’est attaché à travailler sur des éléments réels présents dans les études ou les appels d’offres et qui a mis en lumière des manquements au dossier.
Outre des études complémentaires qu’il était obligatoire de réaliser pour sécuriser le projet (étude hydrogéologique, du sous-sol, …), la commission a mis en évidence un gros écart dans le budget prévisionnel. Le dossier d’Enquête Publique se basait sur un coût de 32,6 millions alors que l’appel d’offres correspondant aux exigences du dossier annonçait un montant de 47 millions qu’il s’agissait de minimiser. L’aspect financier et son manque de transparence a fragilisé le dossier et a dû conforter les élus dans leur choix de ne pas poursuivre ce projet.
Un certain nombre de membres de la Commission ont accompli un gros travail d’étude du dossier, ce qui a permis aux élus de décider en connaissance de cause et nous les remercions vivement.
Les associations environnementales se mettent à la disposition de la Communauté de Communes pour trouver un aménagement du lieu qui réponde davantage à l’intérêt général (base de loisirs à reconstruire par exemple)
MF Simonnet
Nous reproduisons les déclarations des autres associations environnementales impliquées dans le même combat extraites du communiqué de presse commun.
Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le 22 juillet 2021 |
le 22 juillet, le conseil communautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a statué sur le devenir du projet de construction d’un port de plaisance à Brétignolles-sur-Mer. Ce vote d’arrêt du projet fait suite aux travaux du groupe de médiation mis en place par la Communauté de Communes.
Surfrider Foundation Europe, FNE Vendée, la LPO Vendée et le CPNS étaient parties prenantes de ce groupe qui a travaillé de janvier à juin. Elles tiennent à féliciter les élus communautaires pour leur décision, raisonnée et cohérente au regard des nombreuses interrogations de fond qui ont été soulevées par le groupe de médiation. Le réexamen des aspects techniques liés aux caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du site, des coûts prévisionnels du projet, de ses objectifs budgétaires confrontés aux modifications observées dans la pratique du nautisme, des enjeux relatifs à la préservation de la biodiversité et des risques juridiques que représentent les recours engagés à l’encontre de l’autorisation environnementale, a permis d’éclairer la décision, celle-ci incombant aux seuls élus.
Impliquées sur ce dossier depuis des années, Surfrider Foundation Europe, FNE Vendée, la LPO Vendée et le CPNS se réjouissent de cette issue favorable et soulignent tout l’intérêt du processus démocratique qui l’a précédée. Cette démarche inédite, initiée par la nouvelle majorité communautaire et qui a permis de réinterroger sereinement le projet fera date et doit être louée par tous. Nos associations resteront attentives au devenir du site de la Normandelière, et disponibles pour contribuer à l’émergence d’un projet de valorisation prenant en compte l’ensemble de ses caractéristiques.
« Aujourd’hui, il ne s’agit pas de célébrer la victoire d’un camp contre un autre, mais bien celle d’un processus inédit qui a permis à chacun de s’exprimer et d’aboutir sereinement au dénouement favorable que nous connaissons » indique Alexandre Gaborieau, responsable de l’antenne Vendée de Surfrider Foundation Europe.
« Nous avions proposé et soutenu l’engagement d’une démarche d’apaisement pour dépasser les tensions très fortes dont ce projet faisait l’objet depuis des années, et pour réexaminer dans un climat plus serein les questions qui faisaient débat, rappelle Yves le Quellec, président de FNE Vendée. Tous les participants ont reconnu l’intérêt du processus, qui a permis d’aboutir à une synthèse validée au consensus. Il est souhaitable que cet état d’esprit demeure pour élaborer la suite. »
Fred Signoret, Président de la LPO Vendée, partage ce constat, indiquant qu’ « un éclairage nouveau sur ce projet a conduit les élus communautaires à prendre une décision à l’issue d’un travail respectueux de dialogue et d’écoute dont le but était d’avoir un rendu commun et partagé. Nous entrons dans une époque où l’extinction de masse de la biodiversité sauvage, les bouleversements climatiques influent sur une nécessaire transition des politiques publiques dont la construction partagée entre décideurs, citoyens et associations environnementales est l’élément majeur. »
Michel Chevalier, administrateur du CPNS explique quant à lui que « le CPNS souhaitait cet exercice de médiation qui permettait de revenir sur des sujets techniques peu traités comme le creusement des bassins et du chenal, et les conditions d’accès des plaisanciers, ceci de manière factuelle en faisant appel à des professionnels expérimentés. Ces sujets mettaient en jeu la sécurité des personnes dès la construction de ce port. Nous nous félicitons de ce processus qui s’est attaché à travailler sur des éléments réels présents dans les études ou les appels d’offres et qui a mis en lumière des manquements au dossier. Ce processus a permis aux élus de décider en connaissance de cause ».
Les associations se tiennent à la disposition de la Communauté de Communes pour apporter leur expertise environnementale.
Contacts Presse :
Alexandre Gaborieau
Responsable de l’Antenne Vendée de Surfrider Foundation Europe
antenne85.respo@surfrider.eu | 06 38 64 56 77
Yves le Quellec
Président de FNE Vendée
contact@fne85.fr | 06 32 24 28 03
James Pelloquin
Membre du bureau de la LPO Vendée
vendee@lpo.fr | 07 71 12 07 63
Marie-France Simonnet
Présidente du CPNS
simonnet.cnps@gmail.com | 06 10 66 16 82
Je suis soulagée de ce verdict et apprécié votre article. J’étais impatiente hier de connaître le résultat.
Adhérente du CPNS et soutien de la Vigie je me félicite de l’abandon du ce projet « inutile ».
A bientôt,
Françoise CHATONNET
Magnifique issue de vingt ans de combats tenaces, d’un travail de fond exceptionnel ! Maintenant il faut viser la protection durable du site de La Normandelière.