« Marie-France Simmonet, présidente du Comité de protection de la nature et des sites, explique comment entretenir ses objets. Le tout avec des produits écologiques et économiques »


Article issu de l’édition de Challans – Saint-Gilles-Croix-de-Vie du jeudi 16 février 2017

À Saint-Gilles, on bricole pour éviter de jeter

Ça répare et ça repart… Les Gillocruciens, eux aussi, ont leur repair café. Le concept ? Un zeste de convivialité et beaucoup de débrouillardise pour donner une seconde vie à vos objets.

Reportage 
Depuis deux ans que le repair café de Saint-Gilles a été lancé, l’engouement ne s’estompe guère. Bien au contraire. Pour preuve : ce samedi, le centre socioculturel fourmille. Dans une ambiance bon enfant, détendue. Le sourire sur tous les visages. Chacun vaque à ses affaires. L’une, un carton de blender sous le bras. L’autre, un aspirateur de table à la main. Leur machine à un pépin ? Les rois de la débrouille,« les dépanneurs de l’extrême » comme certains les nomment entre ces quatre murs, en font leur mission. Le tout pour pas un rond.

Un moulin à café de 1905 

Les grands classiques : le grille-pain et l’aspirateur. Mais parfois, ça vire à l’improbable.« Une grand-mère m’a apporté un moulin à café de 1905, raconte Pascal, l’un de ces bricoleurs hors pair.J’ai aussi eu un détecteur de présence pourri de chez pourri. Mais il fallait juste enlever toute la rouille qui le recouvrait. » Ils le disent : les objets dont on dispose, programmés pour l’obsolescence, ne nécessitent parfois qu’un coup de tournevis pour se relancer. Un exemple ? Dans un coin, Annette n’en revient pas.« J’ai apporté mon imprimante chez le réparateur. Il m’a dit qu’elle était en fin de vie. » En dix minutes, Alain a relancé sa machine. Un simple bout de scotch au mauvais endroit.« Le plus long, ça a été de réinitialiser l’imprimante », sourit-il.

« Créer du lien entre les personnes » 

Il y a aussi les bonnes combines pour prévenir la rade. Derrière sa table, Marie-France Simmonet, présidente du Comité de protection de la nature et des sites, explique comment entretenir ses objets. Le tout avec des produits écologiques et économiques. Du vinaigre blanc devient de l’assouplissant pour le linge. Le bicarbonate de soude supplante votre lessive… Pourtant, le repair café, c’est bien plus que de la simple retape.« Notre volonté, c’est de transmettre pour permettre aux gens de refaire les choses chez eux. Ici, l’éducation se fait par le bas plutôt que par le haut. C’est aussi l’occasion de créer du lien entre les personnes », détaille Patricia Bethus, la coordinatrice famille, culture et solidarité du centre socioculturel. Pascal acquiesce :« Le sourire que l’on donne aux gens, voilà l’essentiel. » – « On est vraiment dans la dynamique d’aider ceux qui viennent vers nous à reprendre le pouvoir sur leur vie », complète Patricia Berthus. Et puis, il y a l’échange intergénérationnel. Des enfants qui s’enthousiasment face aux techniques qu’on leur transmet. À l’instar d’Hanaé, 7 ans, et d’Alexandra, 9 ans, qui ont pris d’assaut l’espace couture. L’une s’essaie au filage. L’autre customise son jean. Le père de la première précise :« C’est elle qui m’a tiré ici. Elle s’intéresse à tout. Je ne sais plus comment faire… Elle est toujours à fond ». Même son de cloche du côté de la mère d’Alexandra.« Elle a beaucoup insisté pour venir. Mais je trouve ça très sympa, ça permet d’échanger. » Rendez-vous est donné pour le prochain repair café :« le 1er avril, précise Patricia Berthus.Et ce n’est pas une blague ! » 

Joseph DAUCE. 

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