1-Du 20 au 30 mars, c’était la SPAP (Semaine pour les Alternatives aux Pesticides). Le 25 mars, le CPNS a passé les volets élevage et intrants chimiques du film « de l’assiette à l’océan » de Blutopia et avait invité Emmanuel Richard, éleveur de vaches allaitantes à Saint Révérend pour qu’il nous fasse part de son expérience tout en nous livrant les raisons de son passage en bio en 2017.
Un article est passé peu après dans Ouest France : nous le relayons :
Pour Emmanuel Richard, éleveur à Saint-Révérend, le bio c’est «une façon de faire et une idéologie»
Agriculteur à Saint-Révérend (Vendée), depuis plusieurs dizaines d’années, Emmanuel Richard a décidé de se mettre au bio en 2017. Un choix qu’il ne regrette pas, malgré le travail supplémentaire demandé, et qui le pousse à aller encore plus loin dans sa démarche écologique.
« J’étais épuisé », se rappelle Emmanuel Richard. Éleveur de bovins à Saint-Révérend, en Vendée, l’agriculteur s’est installé en 1996. Mais en 2017, il se retrouve au bord du « burn-out. Trop de pression ». Le modèle d’agriculture intensif qu’il suivait jusqu’alors ne lui convenait plus. Il lui fallait du changement. « J’avais déjà arrêté les pesticides pour les clôtures et les semis de maïs deux ou trois ans auparavant parce que j’avais de grosses migraines les journées où je les utilisais. Alors, je me suis dit que je pouvais essayer de passer complètement en bio. » Il finit par sauter le pas, malgré quelques interrogations, comme sur la question de la santé de ses bovins. « Je me demandais comment j’allais faire s’il y avait une épidémie dans mon cheptel notamment, parce qu’on a le droit d’utiliser des antibiotiques en bio, mais c’est beaucoup plus surveillé. »
« Une façon de faire et une idéologie »
Huit ans plus tard, il ne regrette pas son choix. « J’en vis, c’est le principal. Et je prends plus de plaisir à travailler de cette manière. » Il pointe notamment un contact plus prononcé avec la nature. « Je peux mettre les mains dedans, et je n’ai plus besoin de me demander si je dois mettre un masque, des gants… » De l’autre côté de la médaille, Emmanuel Richard reconnaît que ce changement lui demande plus de travail. Plutôt que de passer « une fois par an un produit débroussaillant » sur ses clôtures pour les nettoyer, le Vendéen a dû bricoler tout un système « en utilisant un tracteur, sur lequel j’ai installé une tondeuse. C’est efficace, mais on doit passer à plusieurs reprises. Sur quatre mois, ça doit représenter environ 80 heures de travail pour mon exploitation » , raconte-t-il. Il a également décidé de se tourner vers des semences paysannes pour garnir ses champs. Des graines « peut-être moins productives, mais qui compensent en étant plus rustiques, plus robustes » et donc moins dépendantes des produits phytosanitaires utilisés dans l’agriculture conventionnelle. « Par contre, ça a été compliqué de trouver un fournisseur », sourit Emmanuel Richard.
Toutes ces contraintes lui font estimer que passer au bio est plus facile pour les petites exploitations que pour les grandes fermes. « Aujourd’hui, j’ai 30 vaches allaitantes, et je fais un peu de culture de maïs notamment pour compléter, rapporte Emmanuel Richard. À l’époque, quand j’avais 120 bovins, 150 brebis et 230 hectares, ça n’aurait pas été possible. »
Vers l’agroforesterie
De son côté, Emmanuel a décidé d’aller encore plus loin dans sa démarche. « Le bio, c’est une façon de faire, mais aussi une idéologie », assure-t-il, en dévoilant s’orienter vers l’agroforesterie, pratique qui consiste à associer des arbres aux cultures ou aux pâturages, permet d’améliorer la fertilité des sols, ou encore de favoriser la biodiversité. Ces dernières semaines, il a ainsi planté 130 arbres sur une parcelle d’un peu moins de cinq hectares, aidé par des scouts. Le Vendéen de 54 ans n’en profitera probablement pas personnellement, comme il le reconnaît en riant. Mais l’agriculteur voit le plus long terme, et espère permettre à la faune, et particulièrement aux insectes, de se réapproprier cette parcelle de terre.
Les éléments à retenir :
Eleveur de bovins, installé en 1996, il était épuisé, trop de pression. Le modèle d’agriculture intensive qu’il suivait jusqu’alors ne lui convenait plus. « J’avais déjà arrêté les pesticides
pour les clôtures et les maïs 2 ou 3 ans auparavant car j’avais de grosses migraines les journées où je les utilisais.
Huit ans plus tard, il ne regrette pas son choix. « J’en vis, c’est le principal et je prends plus de plaisir à travailler de cette manière »
Des contraintes supplémentaires : « au lieu de passer une fois par an un produit débroussaillant, sur ses clôtures, je dois passer à plusieurs reprises la tondeuse. Je me suis tourné vers des semences paysannes pour le maïs, peut-être moins productives mais plus robustes et donc moins dépendantes des produits phytosanitaires. Passer au bio est plus facile pour les petites exploitations.
Emmanuel va même s’orienter vers l’agroforesterie, associer des arbres aux cultures ou aux pâturages permet d’améliorer la fertilité des sols et de favoriser la biodiversité.
Ces derniers éléments ont aussi été évoqués par Jérôme Simonnet des Jardins des Colibris qui est venu témoigner de ses pratiques de maraichage sur sol vivant à Soullans : il n’utilise que le broyat de bois récupéré d’un élagueur, pour ses cultures associées.
2- Histoire extraordinaire de la Vendée littorale :
un grain de sable nous raconte :
À l’initiative de Eau-Céans et de HELIOPOLE, spécialiste des énergies renouvelables, avec le concours de plusieurs associations, dont le CPNS et la FOCAL, deux scientifiques Catherine Perrette et Michel Chevalier, ont animé les jeudi 3 et vendredi 4 avril, une session d’informations sur la biologie et la géologie du grain de sable. Pendant une journée, les élèves de la MFR de ST Gilles ont pu découvrir les merveilles et les atouts de la vie autour du sable de la plage de St Gilles. La séance s’est terminée vendredi soir par une conférence qui a été suivie par un public nombreux (120 personnes environ).
Le public a pu découvrir la vie animale et végétale abondante sur la plage immergée. Il a pu s’étonner de la création récente de cette plage, du marais et de la dune qui le protège. Le tremblement de terre ressenti à l’Aiguillon sur Vie peu de temps avant le 4 avril a pu être expliqué par cette carte des failles visibles sur cette photo