Le CPNS organise régulièrement des nettoyages « écologiques » de plage et s’attache à montrer l’importance des éléments naturels que l’on retrouve dans la laisse de mer : ceux-ci permettent par exemple de faire vivre toutes sortes d’oiseaux nicheurs ou de passage que James PELLOQUIN, bénévole de la LPO, nous a permis de mieux connaitre lors de cette sortie du 1er mai sur l’estran de la plage de la Parée-Préneau à Saint-Hilaire-de-Riez.
En voici un compte-rendu qu’une participante a bien voulu nous renvoyer et que nous remercions chaleureusement.
Promenade sur l’estran à la découverte des oiseaux du littoral :
migrateurs actifs et nicheurs
des plages de sable
Qu’est-ce qu’un nettoyage écologique de plage?
Après une brève présentation du CPNS, Marie France Simonet, Vice-présidente, a présenté succintement l’importance de la laisse de mer dans la dynamique dunaire, en particulier sur son rôle dans la reformation d’un profil en équilibre avec l’avant plage.
Lors d’un ramassage « écologique » de plage, il faut donc laisser les débris organiques naturels, [algues et autres organismes vivants tels que oothèques (étymologiquement « boîtes à œufs ») de raies, de roussettes ou buccins, ainsi que les œufs agglomérés d’aplisie ou lièvre de mer (en fait un gastéropode marin) ou encore les squelettes d’oursins de sables, les coquillages]… en place… et ne retirer que les objets qui n’ont rien à faire dans le milieu marin, à savoir les déchets de nature anthropique, (filets, plastiques divers…) qui peuvent blesser voire tuer les animaux marins par ingestion, étranglement…
La laisse de mer, un lieu de nidification
Certains oiseaux marins se servent de la laisse de mer comme lieu de nidification: tel est le cas du gravelot à collier interrompu , très présent sur le littoral de Sion, qu’il ne nous a pas été donné de voir. La laisse de mer joue pour cette espèce, et quelques autres limicoles qui fréquentent l’estran en général, un rôle fondamental, puisque elle est dégradée par de petits crustacés sauteurs, les talîtres, ou puces de mer, qui abondent sous les algues, et dont ils font leur proies…
Si le gravelot à collier interrompu n’a pu être repéré, des goëlands ont été observés à la jumelle, ainsi que le Bécasseau de Sanderling, espèce de limicole qui fréquente nos côtes tout l’hiver et se caractérise par un plumage très pâle en hiver, mais plus coloré dès cette époque et durant toute la période de nidification. On le reconnaît aussi à son comportement : petit oiseau se déplaçant très vite en tous sens à la recherche de proies sur le sable mouillé et dans les flaques.
Avant de quitter l’estran, un autre volet de l’importance de la laisse de mer a été évoqué, notamment dans la dynamique dunaire, avec son rôle dans la reformation d’un profil en équilibre avec l’avant plage et donc dans la lutte naturelle contre l’érosion.
La balade s’est continuée par un passage en revue de tous les oiseaux fréquentant la côte de Saint Hilaire de Riez, puis nous sommes revenus par le chemin dunaire où différentes espèces ont été observées ou entendues: étourneaux sansonnets, pinsons des arbres, cochevis huppés, linottes mélodieuses, …
Retour par le chemin dunaire
Sur le chemin de retour, nous avons pu observer des quantités d’Omphalodes littoralis, plante de la famille des
Borraginacées (comme les Myosotis). Cette espèce est une annuelle, pionnière des milieux secs; elle est légèrement nitrophile, ce qui la fait fréquenter les sols sableux enrichis en matière organique. Héliophile, thermophile, et devant germer chaque année, elle ne supporte pas la compétition des autres plantes et disparaît dès que la dynamique végétale referme la pelouse dunaire. C’est pourquoi on la trouve dans les discontinuités végétales provoquées par le piétinement et les grattis de lapins, voire à l’entrée des terriers. La dynamique évolutive de la végétation dunaire conduit, si rien n’est fait, à une fermeture du milieu, fatale au développement de cette espèce.
Nous avons bien perçu ce phénomène : absente du sentier, où le piétinement est très intense, l’espèce l’est aussi de la pelouse dense à Ephedra dystachia (raisin d’ours) et Carex arenaria (laîche des sables) mais développe des populations denses sur les zones modérément piétinées, que ce soit le bord du sentier ou des zones de sables dénudés situées un peu à l’écart du sentier. Elle occupe également les microlésions de la pelouse à raisin d’ours et de laîche des sables.
Cette espèce, est protégée nationalement, donc vulnérable; néanmoins, l’état de conservation des populations de la côte atlantique est favorable (d’après l’Inventaire National du Patrimoine naturel, consultation du site internet le 06 05 2016).
En conclusion une trentaine de personnes s’est déplacée pour participer à cette balade d’initiation à la connaissance des milieux naturels. Même si nous n’avons pas pu voir les oiseaux nicheurs de la plage, les participants feront preuve d’une vigilance accrue lors de leurs déambulations printanières futures pour ne pas déranger ces espèces en voie de disparition. Ils constitueront autant de sentinelles de l’environnement aptes à prodiguer de précieux conseils autour d’eux.