Présence d’une plante invasive dans la dune de la Garenne
« la situation est grave ; aussi nous avons saisi la municipalité de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et suggéré que les services municipaux engagent rapidement des mesures d’éradication de cette invasive ».
lors d’une sortie botanique nous avons été frappés par la présence abondante de l’Ailanthe, (Ailanthus altissima) une plante qui a pris un développement impressionnant au point de recouvrir la parcelle de dune qui domine la grotte, promenade Marie de Beaucaire. Cette invasive a pu coloniser un espace de la dune de La Garenne qui est un terrain favorable à son développement. La situation est grave; aussi le CPNS a alerté la municipalité de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et suggéré que les services municipaux engagent rapidement des mesures d’éradication de l’Ailanthe.
Localement, elle pourrait provenir des jardins privés qui dominent l’espace incriminé car des sujets déjà anciens sont observables dans ces jardins.
une invasive prédatrice qui élimine la concurrence
L’Ailanthe (Ailanthus altissima) ou (Faux Vernis du japon) ou (Vernis de Chine) est un arbre robuste et à croissance rapide. L’espèce est principalement disséminée par le vent avec ses graines ailées mais elle se propage aussi par les racines. Elle rejette de souche vigoureusement, émet de nouveaux arbres à partir des racines, et forme ainsi rapidement des boisements denses et mono-spécifiques.
L’Ailanthe élimine progressivement toute concurrence ligneuse en produisant des substances allélopathiques par ces racines et en accaparant toutes les ressources disponibles (lumière, minéraux, eau). Lors des opérations de restauration de milieux naturels, cette intoxication du sol oblige même à reporter de 2 ans toute plantation.
Ses peuplements modifient le fonctionnement des écosystèmes et les paysages. Les berges de rivières, les habitats chauds et secs, comme les prairies sèches et les pelouses calcaires karstiques et sur sables, sont les milieux naturels les plus menacés. Son système racinaire dégrade les bâtiments et les infrastructures en milieu urbain.
Son pollen peut déclencher des allergies. Sa sève, au contact de la peau, peut provoquer des dermatoses et des accélérations du rythme cardiaque.
Appelé chunshu en chinois, ce qui signifie « arbre du printemps », l’Ailanthe est originaire d’Extrême-Orient. Volontairement introduit en Europe en 1750 comme plante ornementale, l’Ailanthe a été planté en France à partir de 1786 pour les alignements urbains en remplacement du tilleul dans les parcs et pour l’élevage du ver à soie. Il peut s’installer naturellement dans les sites perturbés (carrières, talus, friches…), plutôt en situation sèche et chaude. On le rencontre ponctuellement dans les boisements en bord de cours d’eau et en prairie, notamment dans les Hautes-Pyrénées.
Outre sa vigueur et ses toxines, chaque fragment de racine laissé en terre peut donner naissance à un nouvel individu. La maîtrise des peuplements d’Ailanthe nécessite une stratégie bien planifiée avec des moyens adaptés et un suivi dans la durée.
Il est primordial d’éviter les nouveaux foyers et d’intervenir rapidement lorsqu’ils apparaissent : veille sur les milieux patrimoniaux, non utilisation ornementale, arrachage bisannuel des jeunes plants, coupes répétées et écorçage des pieds adultes, suivi jusqu’à 3 ans des rejets et de la banque de graines. Concernant les forêts des rives, il convient de prévoir de replanter des arbres indigènes, capables de concurrencer l’Ailanthe pour l’accès à la lumière, et ceci 2 ans après les arrachages et les coupes.