Un gros sujet de discorde en raison d’un projet d’implantation d’un centre de thalassothérapie.

Depuis la réunion publique de présentation du projet à la population le 18 septembre 2013 durant laquelle celle-ci n’a pas pu poser de question ni émettre un avis, la Municipalité a avancé sur la mise en place de ce projet immobilier de 116 unités d’habitation couplées à une thalasso de marque Serge Blanco alors que la campagne électorale « battait son plein » et que la majorité des autres candidats présentaient d’autres alternatives sur cet îlot.

les_villas_cloturees-940x400L’îlot a été entouré de barrières pour délimiter le périmètre du projet ce qui condamne l’usage de 3 parkings et complique considérablement la vie économique de Sion alors que les travaux ne commenceront pas avant 2015 et que la saison estivale approche à grands pas !

Jacques Fraisse, l’ancien maire de Saint-Hilaire-de-Riez, a même signé dix jours avant les élections, un compromis de vente du terrain avec la société CCY Invest (représentée par M. Y Cougnaud) bien qu’une pétition citoyenne (qui a recueilli 200 signatures du 7 au 12 mars 2014) lui demandait de remettre cette délibération du Conseil Municipal après les élections et après une consultation plus démocratique de la population !

Parmi les conditions suspensives figure l’obtention de « l’autorisation définitive de puisage et de rejet des eaux de mer » : concrètement le promoteur va devoir creuser la zone rocheuse de l’estran sur une longueur de 600m ! est-ce possible sans dommage pour le milieu marin et la plage ?

Bien que nous ne connaissions pas le projet immobilier définitif, plusieurs points nous interpellent du point de vue de la légalité :

  • le projet présenté est très imposant avec une emprise au sol d’environ 3000 m² sur une hauteur de 15,5 m ! Il aura pour effet de modifier fondamentalement les caractéristiques du front de mer de Sion et ne respectera pas la forme urbaine existante : peut-on dire qu’il s’agit d’une extension limitée de l’urbanisation dans un Espace Proche du Rivage ? dans le cas contraire, ce projet ne respecterait pas la loi littoral !

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La livarde | Avant

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Photo in situ | Après

  • Voici un photomontage(1) qui illustre l’intégration du projet rue de l’Océan en lieu et place des locaux actuels de la Livarde (dont le but est de conserver et de valoriser le patrimoine maritime de Saint-Hilaire-de-Riez). Cette association soutenue par la municipalité s’est fortement investie dans un travail de mémoire profitable à tous et pour la préservation des locaux dont l’aménagement interne s’accorde assez bien avec le caractère de sa mission. Les administrateurs de la Livarde ne sont pas favorables à la destruction de leurs locaux mais souhaitent plutôt leur rénovation avec un projet d’animation dans le sens de la préservation des vraies valeurs. Thalasso-in-situ-3-460x295
  • Le règlement du zonage UAa du PLU qui concerne cet ilot a été modifié après l’Enquête Publique : un paragraphe a été ajouté concernant la hauteur maximale des constructions (UA10) :
    « Les règles édictées à cet article peuvent faire l’objet d’adaptations dans le cas où le projet intéresse un îlot suffisamment significatif. Lorsque le projet intéresse un côté complet d’îlot ou la totalité d’un îlot, les règles édictées à cet article peuvent faire l’objet d’adaptations, si le projet architectural d’ensemble le justifie. »
  • La convention d’objectifs a-t-elle été signée ? elle devait être jointe au compromis de vente. Dans cette convention, on y apprend entre autres, que la ville doit racheter à CCY Invest le bâtiment futur de l’association la Livarde dont les plans ne sont pas encore définis, pour un prix exorbitant qui dépasse 700 000 € HT !
  • Le nouveau Maire de Saint Hilaire de Riez, Laurent Boudelier a promis au lendemain des élections d’organiser un référendum sur le projet d’aménagement de l’ilot Jeanne d’Arc. En fait le maire opterait pour une consultation qui est moins contraignante pour lui que le référendum, ce qui permettra à la nouvelle municipalité de dégager sa responsabilité dans un marché de dupes ! Espérons que les Hilairois pourront dire ce qu’ils pensent et choisiront la solution de bon sens malgré le dédit anormalement élevé de 450 000 € accepté par l’ancienne municipalité !
  • Contrairement à ses engagements de conservation et de mise en valeur du patrimoine architectural et culturel (cf PADD du PLU), la Municipalité détruit le bâti témoin du passé balnéaire de Sion et propose à la place un complexe commercial comme il s’en développe de plus en plus : le quartier balnéaire de Sion va perdre inévitablement son âme et son cachet de station balnéaire familiale.
  • D’autre part, ce complexe hôtelier, justifié par le souci d’animer ce quartier côtier, viendra concurrencer une réalisation commerciale à peine plus ancienne et positionnée sur la même offre, bien-être, sport et loisir : le « 201 Forest Avenue » Est-ce bien nécessaire ? Nous n’aimerions pas que l’aménagement proposé fasse partie des Grands Projets Inutiles Imposés qui coûtent plus chers qu’ils ne rapportent et deviennent des friches commerciales qui enlaidissent de façon définitive nos paysages et notre environnement urbain !

Que faire ? Est-il encore temps d’interpeller les élus ?

Les habitants de Saint-Hilaire-de-Riez sont de plus en plus nombreux à avoir pris la mesure de ce projet extravagant, et le fait que la thalasso masque en réalité une entreprise immobilière pour la satisfaction de quelques bénéficiaires sans préoccupation de l’intérêt général. Il est encore temps de se mobiliser et de demander au maire de reconsidérer la décision municipale pour s’orienter vers un projet plus respectueux du cadre de vie de Sion tout en développant ses atouts économiques et touristiques.

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