un adhérent du CPNS nous a fait parvenir une photographie spectaculaire  de la mer présentant une coloration rougeâtre observée à Saint-Gilles le matin du dimanche 4 septembre à marée descendante face au poste de surveillance de la plage de la Paterne et le dimanche midi au sud de l’entrée des Océanides. Les personnes présentes déclarent que le phénomène était accompagné d’une forte odeur de poisson .

Quand le phytoplancton colore l’océan

La coloration orangée de l’océan observée est due à une efflorescence algale. À proximité des côtes, les algues marines bénéficient de nutriments et de lumière, et suivant la saison, d’une température adéquate pour se reproduire en masse. De façon saisonnière, on peut observer des efflorescences algales soudaines et rapides appelées bloom, généralement dans les régions à remontée d’eau (upwelling en anglais) qui est un phénomène océanographique qui se produit lorsque de forts vents marins (généralement des vents saisonniers) poussent l’eau de surface des océans laissant ainsi un vide où peuvent remonter les eaux de fond et avec elles une quantité importante de nutriments, se traduisant par une coloration de l’eau. Source: Futura-sciences.com

Marée rouge toxique ?

La question s’est immédiatement posée de savoir s’il ne s’agissait pas d’une marée rouge causée par un bloom algal de dinos-flagellés -microalgues unicellulaires de couleur rouge-orangé et de taille moyenne ou petite, entre 3 et 50 microns- pouvant présenter un risque toxique pour les baigneurs et surfeurs présents.

Pour la présidente du CPNS, Marie-France Simonet, qui a pu également observer la nappe présente à la Paterne « ce phénomène est assez courant à cette période de l’année et assez éphémère, même si son observation est plus rare sur nos plages. Ce ne sont pas forcément des dinos-flagellés mais plutôt des noctiluca scintillans comme à l’île d’Yeu le 27 juillet 2016 ou en baie de Concarneau et en baie de Quiberon en 2004 ».

Selon le courrier vendéen du 6 septembre qui cite Antoine Gasnet , conseiller municipal délégué à l’environnement : « La cause probable est la climatologie de ces derniers jours, qui a eu un double impact, d’une part la hausse notable de la température de l’eau et, d’autre part, les débits extrêmement faibles des cours d’eau apportant ainsi autant d’azote et de phosphore que d’habitude, mais avec moins d’eau et donc de façon plus concentrée.

L’organisme phytoplanctonique noctiluca scintillans ?

L’organisme phytoplanctonique noctiluca scintillans est une microalgue sphérique (200 à 1200 µm de diamètre, soit 0,2 à 1,2 mm) planctonique. Selon le site de l’IFREMER ( Institut français de recherche pour l’exploration de la mer) noctulica scintillans « génère fréquemment au large, en période estivale (dans les zones frontales) et à la côte (dans les secteurs confinés) des manifestations d’eaux colorées appelées « eaux rouges » dont les développements sont spectaculaires, généralement de courtes durées et sans impact significatif sur la santé publique et la faune marine ». Toujours selon l’FREMER, « aucune relation n’a pu être établie, à ce jour, avec les apports continentaux des fleuves côtiers, ni encore avec des pollutions spécifiques. Il s’agit d’un développement naturel bien connu des marins ». 

 

Vigilance

Bien que la présence de cette nappe rouge ait disparu, nous avons contacté la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie dès le lundi matin, qui nous a confirmé avoir reçu un signalement extérieur ainsi qu’une alerte de son chef de plage. La municipalité a contacté l’Agence régionale de la santé (ARS) qui, en l’absence de prélèvement, n’a pu que recommander une attitude vigilente et prudente en déconseillant de se baigner dans les zones des tâches rouges.

Si pareil phénomène se reproduit, il serait souhaitable que les observateurs recueillent un échantillon d’eau afin de le confier à l’ARS ou à l’IFREMER aux fins d’analyses et, à tout le moins, de recueil statistique.

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