La Vendée : un demi-siècle d’observation d’un géographe
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Genre: Documentation
Editeur : Presses Universitaires de Rennes
Date de publication : 2004

Jean Renard a souhaité faire part de ses 50 années d’expérience de géographe sur un sujet qui lui a constamment tenu à cœur : la Vendée. On ne peut pas dire qu’on ne savait pas à l’avance ce qu’il allait se produire. Il suffit de regarder les dates de parution des articles – contemporains des phénomènes – pour comprendre qu’il suffit parfois simplement d’écouter certains scientifiques.

A propos du livre

Dans son livre La Vendée : un demi-siècle d’observation d’un géographe, paru aux PUR en 2004, Jean Renard a souhaité faire part de ses 50 années d’expérience de géographe sur un sujet qui lui a constamment tenu à cœur : la Vendée ; en essayant d’apporter des réponses aux multiples paradoxes (finalement seulement apparents quand on a profité de ses éclaircissements à la lecture du livre) de la situation et des évolutions du département. Ainsi sa formule employée la première fois en 1979, lors d’un colloque tenu à Chavagnes-en-Paillers : « tout bouge et rien ne change ».
Jean Renard est professeur émérite de Géographie à l’Université de Nantes. Il s’est engagé pendant plusieurs années auprès de la société civile, en tant que personne qualifiée pour la protection de la nature lors des opérations de remembrement ou en tant que secrétaire de l’ANDAFAR (Association Nationale pour le Développement de l’Aménagement Foncier Agricole et Rural). C’est donc un universitaire désireux de s’impliquer pour appliquer, dans la mesure du possible, les résultats de ses recherches. Une démarche que l’on retrouve avec ce livre.

Dans son ouvrage, chaque article se termine par une actualisation. A travers de multiples exemples, autour des questions des mythes et réalités autour de la Vendée, de l’évolution des campagnes bocagères, de l’importance de l’industrie et du tourisme dans le département, de la place des bourgs et des villes dans le territoire, Jean Renard explique les mutations qu’ont connues les populations vendéennes : industrie, ruralité, tourisme…

En matière d’environnement, il relate l’impact du remembrement, du tout tourisme, en mettant en garde (déjà ! dans certains articles parus à la fin des années 1960) contre les dérives d’un système risquant au final d’être préjudiciable à tous. Dans son article sur « le tourisme : perturbateur des économies littorales traditionnelles » (1969), il militait pour une politique d’aménagement du littoral s’inscrivant dans une politique globale de mise en valeur, tenant compte des équilibres humains et écologiques à respecter. Une observation qui, 40 ans plus tard, n’a rien perdu de sa pertinence. Jean Renard montre que même des projets se voulant à l’origine novateurs, comme Port-Bourgenay, ont été promptement débordés, faute de vision à une échelle plus globale. C’est une vision d’ensemble qu’il a manqué en Vendée au cours de la seconde moitié du 20e siècle – chacun œuvrant (irraisonnablement ?) pour un développement touristique à trop court terme, attitude qui conduit aux difficultés que l’on connaît aujourd’hui.


Ce que souhaite montrer Jean Renard, c’est qu’on ne peut pas dire qu’on ne savait pas à l’avance ce qu’il allait se produire. Il suffit de regarder les dates de parution des articles – contemporains des phénomènes – pour comprendre qu’il suffit parfois simplement d’écouter certains scientifiques (Jean Renard fait ici la promotion des géographes mais on peut ouvrir la liste) ; encore faut-il que les décideurs et les habitants en aient la volonté. C’est bien souvent plus la volonté qui manque que les connaissances. Le livre La Vendée : un demi-siècle d’observation d’un géographe de Jean Renard nous en avertit : soyons attentifs aux discours de chacun et nous éviterons (ou pouvons l’espérer) les dérives des modes d’aujourd’hui.