Le livre La Vendée des jardins permet de prendre conscience de la richesse de la Vendée en matière de parcs et de jardins, mais aussi de la fragilité de ce patrimoine face aux projets d'aménagement.
Les importants dégâts consécutifs aux tempêtes de 1999 ont poussé un certain nombre de propriétaires à se rassembler en association : l’Association des Parcs et Jardins de Vendée (APJV). Ils ont pu échanger sur les bonnes pratiques mais, surtout, s’interroger sur ce qui les passionnait : les parcs et les jardins. Dans une exposition et un premier ouvrage (Vendée, côté jardin. Promenade au cœur d’un patrimoine), ils ont fait connaître au grand public cette richesse. Il restait néanmoins beaucoup à dire sur cette diversité.
Dans La Vendée des jardins, l’approche historique permet de montrer que l’Ouest de la France, et tout particulièrement la Vendée, est un territoire d’expérimentation depuis le Moyen Âge. Les exemples sont nombreux depuis la Renaissance, avec les jardins réguliers (16e-18e siècles), les jardins irréguliers (au 19e siècle) et les jardins éclectiques (20e-21e siècles). Chaque chapitre est très illustré, par des documents ou des photos.
De nombreux auteurs et témoins relèvent néanmoins que les parcs et les jardins de Vendée sont fragiles. Les projets d’aménagement sont propices à les faire disparaître ou à les dénaturer. En évoquant les bords de mer, Johan Vincent évoque ainsi la forte pression foncière : la méconnaissance des parcs et des jardins se traduit par un dédain de leur utilité. Ils sont alors considérés comme une variable d’ajustement de l’aménagement urbain. Le cas de l’ancien parc «L’Île aux Jeux» à Saint-Hilaire-de-Riez est cité en exemple.
Or, dans l’article « Nous sommes tous acteurs du paysage » (p. 305-315), deux intervenants du CAUE¹ de Vendée (Gaëtane de La Forge et Nicolas Giraud) rappellent, en lien avec les nouvelles dispositions législatives récentes ou à venir (modes de gestion écologique obligatoire pour les particuliers en 2019), qu’il ne s’agit pas d’agir contre la Nature mais « de faire avec » pour le bien de tous. Les projets de réhabilitation récente ne manquent pas dans l’ouvrage : parc de la Baugisière à Saint-Michel-le-Cloucq (2002), Jardins de la Cure à Mortagne-sur-Sèvre (2007)… Ils démontrent qu’il est possible de produire de la beauté et de vivifier ainsi les territoires.
Ce livre continue la sensibilisation du public à la beauté des jardins et des parcs, beauté dont on peut profiter au moment des Rendez-vous aux jardins du mois de juin ou lors des journées du Patrimoine en septembre – quand le parc ou le jardin n’est pas ouvert au public pendant une partie de l’année, ce que l’APJV² promeut fortement.
¹ CAUE : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement
²APJV : Association des Parcs et Jardins de Vendée