L’intrusion balnéaire
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Genre: Documentation
Editeur : Presses Universitaires de Rennes
Date de publication : 2008

L’originalité de l'analyse de Johan Vincent tient au fait qu’il aborde l’avènement des activités balnéaires des années 1800 à 1945 du point de vue des populations littorales bretonnes et vendéennes.

A propos du livre

Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme -1800-1945

Les problèmes rencontrés par nos aïeux sont toujours d’actualité et rejoignent les préoccupations du CPNS: fixation des dunes, lutte contre l’érosion, urbanisation, artificialisation du littoral, conflits d’usage, sentiment de dépossession…

Aujourd’hui, le littoral français apparaît, dans sa grande majorité, comme le territoire des vacances, où la visite estivale du touriste permet une intense activité et des profits appréciables. Cependant, l’usage balnéaire du littoral a dû faire face à d’autres interlocuteurs et ne s’est imposé que progressivement.
Si, au début, touristes et populations locales se sont côtoyés, les visiteurs commencent, dès le milieu du XIX siècle, à rêver de villes idéales, où tout est fait pour les satisfaire. Les ressources des bourgs, souvent ruraux, ne sont plus suffisantes pour les contenter. Les autochtones, eux, sont partagés entre satisfaction de jouir des avantages sociaux et économiques et crainte de perdre un nouvel avenir. Or, si la station balnéaire peut devenir la première activité de la commune, les populations locales peuvent également préférer soutenir leurs activités traditionnelles en difficulté. Les rapports conflictuels ne doivent pas masquer une nécessaire collaboration, sur le plan de l’image (animations, préservation de l’environnement) et sur le plan pratique (travail saisonnier, mise en place du confort, lutte contre l’érosion littorale). Les luttes municipales révèlent néanmoins un pouvoir à conquérir pour mener à bien ses idées.
C’est un siècle et demi de transformations littorales que se propose de suivre cet ouvrage. Au milieu du XX siècle, les communes des côtes bretonnes et vendéennes ont intégré l’activité balnéaire, avec cette saisonnalité qui hante toujours nos esprits, au point que, l’hiver venu, on peut encore dire : « Il n’y a personne ici, il n’y a plus personne ».