La guerre des métaux rares de Guillaume Pitron

Puisque nous sommes en pleine crise sanitaire mondiale, le CPNS propose de s’interroger sur le rôle que joue la France dans ce désastre environnemental et sociétal en restant dépendant des pays producteurs de « métaux rares » ? Nous vous invitons à la lecture du livre de Guillaume Pitron tout en conservant un esprit critique éclairé par notre commentaire posé à propos de ce livre.

A propos du livre

Guillaume Pitron, est journaliste et réalisateur. Il est l’auteur d’une centaine de reportages, enquêtes et documentaires, réalisés dans une quarantaine de pays.

Si ce livre a fait l’objet d’une polémique sur le terme « métaux rares »° à sa sortie et date de 2018, il reste intéressant, quant à l’évocation du désastre environnemental et sociétal dû à l’extraction de ces métaux rares (travail en mines souterraines ou à ciel ouvert d’accès difficile très mal rémunéré pour les travailleurs locaux et où leur sécurité n’est pas assurée, massacre du paysage, pompage d’eau dans les villages avoisinants, rejets de solvants chimiques dans la nature). De plus Guillaume Pitron évoque le non recyclage de ces métaux rares car compliqué et non rentable. Il suggère de prévoir le recyclage en amont et de faire de l’éco-conception.

Vous ne regarderez plus votre smartphone de la même façon après la lecture de ce livre toujours d’actualité.

Le CPNS avait déjà alerté en collaboration avec FNE et l’ADEME, lors de la Semaine de Réduction des Déchets de novembre 2017 en proposant une exposition et un document sur les impacts environnementaux des smartphones.

Cette prise de conscience n’est pas assez développée dans notre monde occidental. Il s’agirait de changer notre mode de consommation : Acheter des biens durables, entretenir, faire réparer son smartphone et ne plus jeter. En parallèle, il faudrait que les opérateurs ne poussent pas à la consommation !

Et puisque nous sommes en pleine crise sanitaire mondiale, il s’agirait de s’interroger encore plus sur le rôle que joue la France dans ce désastre environnemental et sociétal en restant dépendant de ces pays producteurs de « métaux rares » ??

Un exemple : dans les batteries Lithium, on utilisait beaucoup de Cobalt venant du CONGO et maintenant les dernières sont sans cobalt. Le lithium étant associé au sel, les gisements eau de mer et bassins fossiles (sel gemme) sont énormes mais plus coûteux que le sel de surface à extraire. La France pourrait être ainsi un gros producteur !

°En 2018, le consultant énergétique Bernard DEBOYSER* écrivait à propos des terres rares :

« les« terres rares » sont le nom scientifique d’une famille de métaux qui ne sont pas rares du tout : les réserves mondiales sont importantes, bien réparties dans les 5 continents et aucune pénurie n’est à craindre avant plusieurs centaines d’années. Si la Chine détient une part majoritaire de la production mondiale, c’est uniquement parce qu’elle pratique un dumping des prix. Mais la croissance de la demande a amorcé un renversement de la tendance et de nombreuses nouvelles mines s’ouvrent aux 4 coins de la planète »…/…

«  les batteries des véhicules électriques actuellement sur le marché ne recèlent pas de terres rares. Certains modèles en contiennent dans leurs moteurs électriques mais ce n’est pas une nécessité, ils pourraient très bien s’en passer. En d’autres termes, l’avenir et le développement de la mobilité électrique ne dépend nullement de l’exploitation de terres rares. »

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* Bernard DEBOYSER est ingénieur polytechnicien et chargé d’enseignement à l’université de Mons (Belgique). Il est aussi expert en énergie. Il conseille plusieurs grandes entreprises industrielles et participe au développement de parcs éoliens et projets hydroélectriques.

Détails
ISBN: 979102090574
Prix catalogue: 20€