L’enquête publique qui vient de s’achever concernant le projet de centre départemental de tri à LA FERRIÈRE a été l’occasion pour le CPNS de repréciser sa position.

« il est évident que la question fondamentale est celle des volumes à collecter et à traiter,

et qu’elle devrait être étudiée avant toute décision d’investissement »

 

Contexte de l’enquête publique
Pour mémoire, le plan départemental d’élimination des déchets ménagers a été approuvé en 1997, révisé en 2001, puis, après reprise de la compétence par le conseil général, en 2006 et en 2011 ; dans aucun de ces plans le centre de La Ferrière n’a été envisagé.
Pourquoi cette précipitation à mettre en débat ce projet de La Ferrière alors que le plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés est en cours de révision ?
Or, il est évident que la question fondamentale est celle des volumes à collecter et à traiter, et qu’elle devrait être étudiée avant toute décision d’investissement. Les projections développées dans le dossier du centre de tri et de transfert posent tout de même un certain nombre de questions ; le moins que l’on
puisse dire est qu’elles paraissent peu étayées.  Selon la presse du 20 mars qui relatait l’annonce faite par Trivalis d’ouvrir un centre de tri des déchets, celui-ci se substituerait à 4 centres de tri jugés obsolètes. Outre la nécessité d’améliorer les conditions sanitaires, le projet est censé apporter la capacité de trier des matières plastiques dont une part vient du secteur industriel.
Les centres jugés obsolètes le sont-ils à ce degré qu’il faut les remplacer dans l’urgence? La lecture du dossier amène un certains nombre de questions :

Capacités du centre de tri
L’étude prévoit une hausse du volume des déchets collectés de 10.000 tonnes  à l’horizon 2030 sans fournir de justification satisfaisante, alors que la politique européenne préconise des mesures de réduction des emballages.

Coût de l’équipement
Trivalis annonce une dépense d’investissement de 15M€ en 2013 et de 22M€ aujourd’hui. La question est : peut-on s’engager sur un budget précis sans connaître le plan départemental de traitement des déchets ? Si le choix d’un centre unique à La Ferrière se justifie dans un but de rentabilité optima, cela ne va pas sans induire des coûts de transfert insuffisamment explicités dans le projet. La question est d’autant pertinente que ce centre fera du sur-tri de déchets déjà triés ailleurs.

Origine des déchets et le coût du transport
La question de l’origine des déchets conduit à souligner la saisonnalité estivale de leur production et l’effet de substitution avec d’autres territoires momentanément allégés de leur population. Vers quelles zones de substitution ira la collecte des déchets hors saison estivale ? Et pour quel coût de transfert ?
Le trafic routiers pour le transport des déchets vers le centre et au départ du centre sont en forte hausse,+ 23 % : on ne trouve pas dans le dossier un chiffrage fiable concernant ce poste dont on sait qu’il sera difficile à maîtriser en raison de la saisonnalité estivale de la consommation et de la production de déchets ménagers.

Patrimoine bâti
Le CPNS se pose la question du devenir du patrimoine immobilier des 4 centre de tri publics ? Mouzeuil mis en route en 2006 n’est-il pas adaptable ?

 

En conclusion : sans pouvoir affirmer que la création de ce centre de tri n’est pas totalement justifiée et ne répond pas à un réel besoin, nous constatons que ce dossier vient prématurément à l’étude et qu’il serait prudent, en termes économiques et d’efficacité technique, d’en soumettre l’analyse et par surcroît la décision de la réaliser à l’aboutissement de la révision du plan départemental.

 

 

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