« le règlement du réchauffement climatique  par la seule volonté politique et par la technologie ne suffira  pas ; 

l’engagement citoyen est indispensable : corriger nos comportements  et usages pour agir sur les causes du réchauffement climatique, et par là  ses conséquences climatiques, telle est l’équation à laquelle chacun de nous doit se résoudre « 

Les récentes inondations dans les Alpes Maritimes ont fait de nombreuses victimes et d’importants dégâts : foyers privés d’électricité, établissements publics fermés, circulation routière et ferroviaire interrompues. Ce drame n’est pas un exemple unique de la fureur des éléments naturels ; ces 25 dernières années, tempêtes et inondations d’une grande violence se sont succédées avec une fréquence qui s’accélère.

Le débat sur l’anticipation de ces événements est relancé ; il ne résoudra pas l’extrême vulnérabilité de certaines zones construites dans les années 70-90 ; des équipements publics sont inadaptés à l’intensité des événements naturels actuels.

Il faut « renaturer » les villes et réduire l’imperméabilisation des sols qui nuit au bon écoulement des flux pluviaux ; il faut aussi des moyens pour améliorer la prévention.

Sur le littoral, où les risques d’inondation terrestre et de submersion marine peuvent se cumuler dans le même espace et le même temps, il faut réinventer la culture du risque. C’est tout l’enjeu des PPR, Plans de Prévention des Risques naturels dont l’élaboration se heurte trop souvent à une forte opposition des populations, des promoteurs et des élus même qui ont en charge l’intérêt commun.

10 ans pour prendre les bonnes décisions

Il faut mettre beaucoup d’espoir dans les décisions politiques de la conférence internationale sur le climat (COP 21) qui va s’ouvrir en France dans un mois et demi. Toutefois le règlement du réchauffement climatique par la seule volonté politique et par la technologie ne suffira pas ; l’engagement citoyen est indispensable : corriger nos comportements et usages pour agir sur les causes du réchauffement climatique, et par là ses conséquences climatiques, telle est l’équation à laquelle chacun de nous doit se résoudre.

Les prochaines élections régionales sont une opportunité à saisir pour interpeller ceux qui vont être élus et obtenir un certain nombre d’engagements favorables au climat :

->mettre en place une stratégie de lutte contre l’artificialisation des sols

->réduire l’urbanisation des espaces naturels, forestiers et agricoles

->promouvoir les alternatives au tout automobile en milieu urbain

->faciliter l’accès aux mesures de soutien à l’isolation de l’habitat ancien

->favoriser les Énergies renouvelables (ENR) et décentraliser la gouvernance des ENR

->rendre obligatoire les équipements ENR sur les édifices publics

->encourager les initiatives citoyennes pour les ENR

25 années de tempêtes et inondations d’une grande violence

  • Janvier-février 1990, tempêtes et pluies font 81 victimes dans le nord et l’ouest du pays
  • Septembre 1992, orages et inondations provoquent 46 décès dans plusieurs départements du Sud-Est (37 à Vaison-la-Romaine)
  • Novembre 1999, des crues font 35 décès dans les départements de l’Aude, du Tarn, des Pyrénées-Orientales et de l’Hérault.
  • Décembre 1999, 92 personnes meurent lors de deux tempêtes qui traversent l’Europe ». Des rafales de vent de 200 km/h balayent la France causant d’importants dégâts matériels, près de 3,5 millions de foyers sont privés de lumière et de chauffage.
  • Septembre 2002 : pluies et inondations sur les Cévennes, 24 morts dans le sud-est.
  • Le 28 fév 2010 la tempête Xynthia frappe principalement l’ouest de la France (Loire-Atlantique, Vendée, Charente-Maritime et les Pyrénées) et fait 53 morts. La tempête a brisé des digues et envahi des lotissements en zones inondables à La Faute-sur-Mer et l’Aiguillon-sur-Mer en Vendée.
  • Le 15 juin 2010 des pluies torrentielles font 23 morts, deux disparus et un milliard d’euros de dégâts dans le Var ; 31.560 sinistrés, dont 3.417 entreprises et 18.350 logements touchés.
  • Entre le 17 septembre et le 30 novembre 2014, pas moins de 14 épisodes climatiques d’une grande violence touchent le sud-est, provoquant 17 morts et disparus. En moins de trois mois, on compte « quatre à cinq fois plus d’événements » que dans une année normale.

 

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